Ci-dessus, sensei Morihei Ueshiba maniant un jo.


L'Aïkido

L'aïkido (合気道, aikido) est un art martial japonais (budo), fondé par Morihei Ueshiba O sensei entre 1925 et 1969.

Le terme aïkido (aikidō en japonais) est composé de trois kanjis signifiant :

合 ai : concorder ; harmonie

気 ki : énergie

道 dō : la voie.

L'aïkido se compose de techniques avec armes (jo = baton, bokken = sabre de bois et tanto = poignard) et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant.

L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression.

En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Il n'existe donc pas de compétition d'aïkido.

L'aïkido est pratiqué par des femmes et des hommes de toutes tailles et âges. Le but de la pratique est de s'améliorer, de progresser (techniquement, physiquement et mentalement) dans la bonne humeur.

Ne sont enseignées que des techniques respectant le partenaire.



O sensei maniant un bokken.


Morihei Ueshiba, le fondateur

Né le 14 Décembre 1883 à Tanabé dans l'île de honshu.

- 1893 Son père l'initie aux méthodes de combat des Samouraïs et au maniement du sabre et de la lance.

- 1901 Il pratique avec Maître Tokusaburo Tojawa le Jujitsu à l'école Kito à Tokyo.

- 1903 Il se rend à Sakai pour étudier le sabre avec Maître Masakatsu Nakaï de l'école Yagyu, dont il fut diplômé en 1908.

- 1904 Il s'engage dans l'infanterie et il participe à la guerre entre la Russie et le Japon en Mandchourie.

- 1911 Installé à Hokkaido il rencontre Maître Sokaku Takeda qui lui enseigne les techniques secrètes de l'école Daïto, dont il obtient le diplôme de Maître en Jujitsu en 1916.

- 1919 Son père très malade, il décide de retourner à Tanabé. Sur le chemin du retour il fait la connaissance du Révérend Wanisaburo Deguchi fondateur de la religion Omotokyo.

- 1920 Son père meurt en janvier. Touché par ce décès, il passe plusieurs mois à Ayabé dans le temple religieux de l'Omotokyo.

- 1922 Il étudie les techniques de Jujitsu de l'école Shinkagé, il en sort diplômé.

- 1924 Il quitte le Japon pour accompagner le révérend Deguchi en Mongolie. Il revient à Ayabé en1925 où il a, à force d'étude, la révélation de son Art.

- 1927 Il s'installe à Tokyo dans une salle de billard que met à sa disposition le prince Shimazu pour qu'il aménage un dojo.

- 1931 A Tokyo il construit un dojo qui prend le nom de Kobukai, où il enseigne jusqu'à ce que la guerre vide son dojo de ses meilleurs élèves. Il se retire à Iwama où se trouve le sanctuaire actuel de l'Aïkido.

- 1946 Les Américains interdisent les arts martiaux.

- 1948 Réouverture du Kobukai qui devient le 9 février le Zaidan Honji Aïkikaï.

- 1961 Le gouvernement Japonais reconnaît officiellement l'Aïkikaï so hombu.

O SENSEI s'éteint le 26 avril 1969 un beau jour de printemps.


(texte tiré du site de la FFAB)


O sensei démontrant une technique à mains nues


Les règles :

En tant qu'art martial, l'Aïkido se pratique dans le cadre du reishiki (l'étiquette).
Il s'agit d'un ensemble de règles de vie qui permet à chacun d'interagir sainement avec son prochain.
Ces règles ont leur origine aussi bien dans la tradition japonaise féodale des castes guerrières que dans le code de savoir-vivre et de courtoisie qui régulent les relations humaines en société.
Sa particularité tient au fait qu’elles s’appliquent bien entendu dans le Dojo mais qu’elle peut aussi influencer les comportements de la vie quotidienne.

Au dojo

1 - Il est nécessaire de respecter l'enseignement, la philosophie du Fondateur et la manière dont l'instructeur les transmet. 

2 - Chaque pratiquant s'engage moralement à ne jamais utiliser une technique d'Aïkido pour blesser ou manifester son ego. 

3 - Les règlements de conflits personnels sur le tapis sont interdits.

4 - Il n'y aura pas d'esprit de compétition sur le tatami.

5 - Toute forme d'insolence sera proscrite.

6 - Chacun a des possibilités physiques et des raisons différentes pour pratiquer l'Aïkido. Elles doivent être respectées.

7 - Acceptez les conseils et les observations de l'instructeur et essayez de les appliquer avec sincérité, du mieux que vous pouvez. 

8 - Tous les pratiquants étudient les mêmes principes. 


Sur le Tatami

1. En montant sur le tatami et en le quittant, vous devez saluer

2. Saluez toujours en direction du Kamiza et du portrait du Fondateur.

3. Respectez vos instruments de travail : le Gi (tenue d’entraînement) doit être propre et en bon état, les armes rangées lorsqu’elles ne sont pas utilisées. Respectez vos partenaires en veillant à votre propreté corporelle avant de monter sur le tatami.

4. Ne vous servez jamais d’un Gi ou d’armes qui ne vous appartiennent pas.

5. Quelques minutes avant l’entraînement, vous devez y être « préparé », assis en seiza, tous sur une même ligne, et dans une posture de méditation. Ces quelques minutes permettent à votre esprit de faire le vide, de se débarrasser des problèmes de la journée et préparent à l’étude.

6. Le cours commence et se termine par une cérémonie formelle. Il est essentiel d’être à l’heure pour y participer; mais si vous arrivez en retard, vous devez attendre à côté du tatami jusqu’à ce que l’enseignant vous fasse signe de vous joindre au cours. Saluez-le à genoux en montant sur le tatami. Veillez aussi à ne pas perturber le cours. 

7. La façon correcte de s’asseoir sur le tatami est la position en seiza. Mais si vous êtes blessé au genou, vous pouvez vous asseoir en tailleur. N’allongez jamais les jambes et ne vous adossez pas à un mur ou à un poteau. Vous devez être disponible à chaque instant. 

8. Ne quittez pas le tatami pendant l’entraînement sauf en cas de blessure ou de malaise et en avertissant l’instructeur. 

9. Quand l’instructeur montre une technique, vous devez rester assis en seiza et regarder attentivement. Après la démonstration, saluez-le, puis saluez votre partenaire et commencez à travailler.

10. Dès que la fin d’une technique est annoncée, arrêtez immédiatement votre mouvement, saluez votre partenaire, et rejoignez les autres pratiquants assis en ligne.

11. Ne restez jamais debout sur le tatami sans travailler. S’il le faut, restez en seiza en attendant votre tour.

12. Si pour une raison ou pour une autre vous devez absolument poser une question à l’instructeur, allez vers lui, ne l’appelez jamais : saluez-le avec respect et attendez qu’il soit disponible. (Un salut debout suffit dans ce cas).

13. Quand l’enseignant vous montre un mouvement particulier pendant le cours, mettez-vous à genoux et regardez attentivement. Saluez-le lorsqu’il a terminé. Quand il corrige un autre pratiquant, vous pouvez vous arrêter de travailler pour regarder. Asseyez-vous en seiza et saluez de même.

14. Vous êtes là pour travailler, non pour imposer vos idées aux autres. Respectez les pratiquants les plus gradés.. Ne discutez jamais à propos de la technique.

15. Si vous connaissez le mouvement et que vous travaillez avec quelqu’un qui ne le connaît pas, vous pouvez le guider. Mais n’essayez pas de corriger votre partenaire si vous n’avez pas le niveau Yudansha (ceinture noire).

16. Parlez le moins possible sur le tatami. L’Aïkido est une expérience.

17. Ne vous prélassez pas sur le tatami avant ou après les cours. Il est réservé à ceux qui désirent s’entraîner.

18. Le tatami devrait être balayé chaque jour avant les cours et en fin de journée. Chacun est responsable de la propreté du Dojo.

19. Le port des bijoux est à proscrire pendant l’entraînement.

20. Évitez de manger, boire ou fumer.


Le iaïdo


Le iaidô est un art martial d’origine japonaise se focalisant sur l’acte de dégainer le sabre et de trancher en un seul mouvement. Plus exactement, le but est d’exécuter une technique avant l’adversaire, choisie en fonction du lieu et du contexte de la situation. Tout comme pour les autres budo, cette discipline se focalise principalement sur la perfection des mouvements et la démarche spirituelle (influence du zen). L’efficacité technique, quant a elle, devient de plus en plus importante au fur et à mesure que le pratiquant augmente en grade. Depuis quelques années, certains sensei japonais prônent une démarche plus offensive, dirigée vers un iaidô de “combat”, plus proche du iaijutsu.


Technique

Le sabre se porte et se tient de la même façon que l’on soit droitier ou gaucher.

La coupe en iaï est perçue comme rapide car le peu de force apparente que nécessite le retrait du sabre tout au long de la saya (ou fourreau) augmente la vitesse. Le iaïdo ne nécessite donc pas ou peu de force (si ce n’est celle nécessaire au maintien du sabre) car la longueur du katana ou shinken (lame d’environ 75 cm) ajoutée à la longueur d’un bras font que l’extrémité de la lame se déplace très vite et c’est cette extrémité (le dernier tiers) qui sert à trancher. Or le katana pèse entre 1 et 1,5 kilogramme et se déplace à grande vitesse, il faut donc le maintenir assez fermement pour que l’inertie ne le fasse pas partir.

La main exerce une prise au-dessus du sabre (le pratiquant est toujours derrière son sabre, seul rempart contre une attaque), les doigts servant au “déroulé” et au maintien.

L’entrainement se fait avec un iaito ou un bokken afin de pas abîmer son katana ou son shinken.

Tenue

Le keikogi du iaidôka est composé d’un gi en coton, d’un hakama, d’un obi (longue ceinture d’une largeur de 13 à 14 cm) et le port de tabi japonaises (sortes de chaussettes) est possible.
La couleur « historique » est le blanc, couleur du deuil et de la mort au Japon mais beaucoup de iaidôka portent le bleu car pratiquant aussi le kendo, le noir est aussi utilisé ainsi que le panachage de ces trois couleurs; toutefois le gris, le marron, le vert ainsi que les obis rouges et blancs (dans ce cas très larges > 14 cm) sont réservés par tradition aux sensei japonais.

Il n’y a aucune notion de grade (kyu et dan) dans le choix des couleurs ni dans les ceintures.
C'est donc à sa pratique ainsi qu'à sa tenue que l'on devine le niveau d'un iaïdoka.


Description

Le terme iaido est composé de trois kanjis signifiant approximativement :

  • vivre, exister (i)
  • l’harmonie, l’union (ai)
  • la voie (dô)

Iaido peut donc se traduire par « la voie de la vie en harmonie », ou « exister en union avec la voie ». Le préfixe « i » peut aussi être interprété par le chiffre 1, l’unité : La voie de l’unité de l’individu, en lui-même pour être « bien dans sa peau » et avec les autres : adversaire pour le vaincre, société pour la servir.
L’essentiel de la pratique du iaido consiste en l’apprentissage et l’exécution de katas, séquences de mouvements précis, s’exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario. Certaines écoles proposent des séries de kata à deux. Ces formes constituent autant de supports à l’enseignement et permettent la transmission de l’ensemble des techniques d’une école.

Les katas se composent à la base des sept mêmes étapes :

  • dégainé (koiguchi no kiri kata)
  • coupe de distraction (nukitsuke)
  • menace de pointe (seme)
  • coupe qui ôte la vie (kiri tsuke)
  • action d'ôter le sang de la lame (chiburi)
  • rengainé (noto)
  • vigilance de l'esprit (zenshin)


On distingue aussi une partie importante propre à de nombreux kata : furikabutte, l’action de « brandir le sabre ».

De nombreuses variantes, coupes, frappes d’estoc, frappes avec la poignée du sabre, sont ajoutés dans certains kata. Les kata démarrent soit debout (tachi iai), soit à genoux au sol (seiza), soit dans une position avec un seul genou au sol (tate hiza).

Ecoles et style pratiqué

Musō Shinden ryū est, avec l’école Musō Jikiden Eishin ryū, l’une des deux écoles de Iaïdō les plus pratiquées au Japon. Ces deux écoles sont d’ailleurs relativement proches, à la fois par leur origine et des kata communs.
Musō Shinden ryū est une école japonaise de sabre dont les techniques ont été codifiées par un samouraï du nom de Nakayama Hakudo dans les années 1930. Comme toute école de sabre, elle se caractérise par un style propre et un corpus de kata (ou figures). Musō Shinden ryū est l’héritière d’écoles de sabre anciennes (koryū) dont elle fait vivre la tradition.

Les katas de cette école s'organisent en trois séries:

  • Shoden (Omori Ryu)
  • Chuden (Hasegawa Eishin Ryu)
  • Okuden (Oku Iaï)


Shoden (techniques de base)

Enseignement de premier niveau : Shoden (初伝) Omori Ryu (大森流). Seiza No Bu (正座の部)

La première partie de Muso Shinden Ryu fut créée par Masamitsu Omori au XVIIIème siècle.
C’est la partie la moins ancienne. A l’exception du 10ème Kata qui commence debout, tous les autres commencent en position Seiza (à genoux). Cette série comporte 12 mouvements.

Chuden (techniques avancées)

Enseignement de second niveau : Chuden (中伝) Hasegawa Eishin Ryu (長谷川英信流). Tatehiza No Bu (立膝の部)

La seconde partie de Muso Shinden Ryu a été créée par Eishin Chikaranosuke Hidenobu au milieu du XVIIème siècle. Il était le 7ème soke (grand maître) du Muso Jikiden Eishin Ryu et il a servi le Shogun Nagoya Tokugawa. Les kata dérivés du Hasegawa Eishin Ryu commencent dans la position Tatehiza, position utilisée par les Samurai pour rester éveillés lors des gardes. Seul le dernier Kata commence par la position Seiza. Le Hasegawa Eishin Ryu a été introduit dans l’école Muso Shinden Ryu au niveau moyen. Cette série comporte 10 mouvements.

Okuden (techniques cachées)

Enseignement de troisième niveau : Okuden (奥伝) Oku Iaï

A l’origine, la partie Okuden n’était enseignée qu’aux meilleurs élèves des écoles de sabre, c’est pourquoi ces techniques étaient secrètes. Okuden est divisé en deux parties: les formes assises en Seiza I Waza no Bu (8 mouvements) et les formes debout Tachi Waza no Bu (13 mouvements).
Seule la série de Itomagoi qui fait partie des formes debout commence en Seiza et se pratique seul.  Deux autres séries cachées Kuraï Dori no Bu existent, qui se travaillent toujours à deux.

Enfin, outre ces trois séries de kata, il convient de noter qu’il existe également des techniques impliquant plusieurs pratiquants (appelées Kumitachi) qui correspondent à la partie kenjutsu de l’enseignement. Ces techniques ne sont que très rarement pratiquées.